Jardins Urbains Partagés à Schoelcher

RAVINE TOUZA
1. Contexte général et justification
La Martinique importe près de 80 % de ses produits alimentaires, créant une forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Cette situation a des conséquences économiques importantes, en particulier dans un contexte de crise. Le projet des jardins partagés à Schoelcher vise à réduire cette dépendance tout en valorisant les espaces sous-utilisés de la ville et en améliorant le cadre de vie de ses habitants. Il s’inscrit dans une démarche écologique visant à renforcer la résilience alimentaire locale et à promouvoir une agriculture urbaine durable.

2. Potentiel identifié dans Schoelcher
La ville de Schoelcher présente un potentiel significatif pour l’agriculture urbaine, avec environ 18 500 à 28 000 m² exploitables. Ces superficies incluent :

60 % : Toits plats des immeubles résidentiels ou publics.
40 % : Espaces verts sous-utilisés ou non exploités.
Ces données sont des estimations basées sur une analyse préliminaire des images satellites et devront être affinées lors des phases de mise en œuvre.

3. Espaces ciblés et opportunités
La première phase du projet se concentre sur 4 immeubles à toits plats et 2 espaces verts sous-utilisés par quartier. Les estimations par quartier sont :

Quartier Superficie totale (m²) Toits plats (m²) Espaces verts (m²)
Anse Madame 12 500 7 500 5 000
Sainte Catherine 10 000 6 000 4 000
Cluny 5 625 3 375 2 250
La Batelière 2 500 1 500 1 000
Case Navire 5 625 3 375 2 250
Fond Lahaye 5 625 3 375 2 250
Terreville 5 625 3 375 2 250
Total estimé 47 500 m² 28 500 m² 19 000 m²
Ces estimations serviront à hiérarchiser les travaux et les aménagements.

4. Objectifs du projet
Renforcer la résilience alimentaire par la production locale.
Créer des espaces de convivialité favorisant les interactions sociales et le bien-être des habitants.
Améliorer le cadre de vie urbain en réduisant les îlots de chaleur et en augmentant la biodiversité.
Promouvoir l’éducation environnementale, notamment auprès des jeunes générations.
5. Aménagement et conception
Chaque site sera aménagé selon ses spécificités :

Toits plats : Installation de bacs potagers, systèmes d’irrigation, et composteurs.
Espaces verts : Transformation en jardins communautaires dédiés aux cultures vivrières et médicinales.
Ruches : Installation de ruches dans les espaces verts éloignés des habitations pour favoriser la pollinisation et la production de miel.
6. Modèle économique et pérennité
Pour financer la première vague du projet, les mécanismes prévus sont :

Subventions publiques et aides institutionnelles :

ADEME : 20 à 40 % du budget total.
CTM : 10 000 à 20 000 €.
ANCT : Montants variables selon les dimensions sociales et écologiques.
Fonds européens :

FEADER : 20 à 50 % des équipements.
FEDER : 30 à 50 % des coûts d’aménagement.
Partenariats privés : Sponsoring par des entreprises locales ou coopératives agricoles.

Levées de fonds participatives (crowdfunding) : Objectif de collecte : 10 000 à 15 000 €.

Contributions résidentielles réduites : Maximum : 10 €/mois par participant.

7. Intégration de ruches dans le projet
Bénéfices attendus :

Pollinisation accrue : Augmentation des rendements des cultures.
Production de miel local : 100 à 150 kg/an.
Éducation et sensibilisation : Sensibilisation des résidents à la biodiversité.
Mise en œuvre :

Localisation : Espaces verts éloignés des habitations.
Formation : Ateliers pour former des résidents volontaires.
Matériel requis : Ruches, équipements de protection et outils d’extraction.
Budget estimé : 4 050 € pour une phase pilote avec 10 ruches.

8. Budget estimé pour la première vague
Le budget total pour la première vague est estimé entre 120 000 € et 150 000 €, réparti comme suit :

Aménagement des espaces : 50 000 à 75 000 €.
Acquisition de matériel : 31 500 à 42 000 €.
Formation et accompagnement technique : 8 500 à 12 600 €.
Ruches et apiculture : 4 050 €.
Communication et sensibilisation : 3 500 à 5 000 €.
Gestion et fonctionnement : 13 000 à 16 500 €.
Conclusion
Ce projet, en phase avec les enjeux écologiques et sociaux de la Martinique, a le potentiel d’être un modèle d’innovation urbaine durable. En renforçant la résilience alimentaire, en promouvant la biodiversité et en impliquant activement les habitants, il pourrait inspirer d'autres communes de l'île à adopter des initiatives similaires. Le succès de cette première vague à Schoelcher pourrait marquer une étape importante vers une autonomie alimentaire accrue et un développement durable renforcé.

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